Les réseaux de l'Ouest en 1967 : liaison vers carte et effectifs dépots

Le dépot d'Angers de 1848 à 1971 : liaison vers photos anciennes et actuelles

Le premier dépot d'Angers est installé à la gare St Laud en 1848 par la Cie du chemin de fer Tours-Nantes. La première remise compte 15 voies sur un pont tournant de 10 m. En 1852, reprise par le Paris-Orléans, la remise est reculée et passe à 19 voies. Elle est reconstruite en 1863 avec 21 voies , un pont tournant de 23,50 m et un atelier de réparation.Ce grand dépot, tout en longueur et assez mal agencé, subsistera jusque dans les années 50. La Cie de l'Ouest, elle, s'établit à Angers en 1863, et construit elle aussi son dépot, concurrent. Les remises à 7 voies parallèles sont desservies par un pont de 15 m. En 1934, la compagnie est devenues "Ouest-Etat" et le pont est remplacé par un 24 m. Les remises seront démolies en 1938. On gardera les voies, et elles serviront à entasser les locomotives après la destruction de la rotonde PO lors des bombardements de Juin 1944.

En 1954, le dépot d'Angers est transféré aux Gaubourgs, à 2 km en aval de la gare. L'effectif en 1956 y est de 16 locomotives : 9 230 K (415,417, 418,435, 440, 444, 449, 450, 451), 1 140 H (716), 2 030 C (533, 677) 2 040 TA ( 73, 107) 2 050 TX ( 26,28). Il perd en 1957 son statut de dépot d'attache, pour devenir dépot relais de Nantes. La dernière machine à y être affectée y arrive en 1960, c'est la 030 C 841, qui y restera fidèle jusqu'à sa mutation à Chateaubriant en Septembre 1962.

Cliquez sur la photo pour découvrir le dépot d'Angers en détail

Document La Vie du Rail in Une mémoire sur les gares d'Angers de Michel Raclin éditions Cheminements 1999

Le dépot est assez limité, avec 1 voie d'entrée et 2 voies de sortie, 1 sortie rapide et 2 voies combustibles. Le pont tournant de 24 m dessert 3 remises disposées en étoile, les deux latérales comportant 3 voies chacune, celle du milieu affectée aux réparations 1 seule. Son activité disparâitra avec la fin de la vapeur à l'automne 1971. Je m'inspire librement de son plan, en conservant ses originales remises, dans ma reproduction en HO d'Angers en 1968.

Le dépot vapeur de Nantes de 1959 à 1971 :

Fin 59, le parc vapeur a perdu ses dernières 230 G, réformées, et ses 140 H, mutées à Rennes. Avec l'arrivée des Mountains Unifiées 241 P au Mans, les 141 K et 231 D se font plus rares sur l'activité voyageurs, n'assurant plus que les supplémentaires vers Le Croisic, et les tournées d'été vers les plages (Les Sables, Pornic) ainsi que quelques trains de nuit vers Tours et Rennes. En 1960, on note l'arrivée d'autorails X 2400, et de nouvelles 040 DB, qui ne se cantonnent plus aux maneuvres, mais assurent des trains au détriment des 140 C et 141 C. En 62, Nantes récupère les dernières machines d'Angers et La Roche sur yon.

La dieselisation des lignes de Bretagne à partir de 64-66, par les 67000 et A1A-A1A 68000 Rennaises, pousse ces machines jusqu'à Nantes. Comme les affectations de 141 R sont supprimées à Rennes, St Brieuc et La Rochelle, Nantes récupère les machines excédentaires, son parc en compte 49 en 1966. Les Pacific 231 D, encore 29, sont visiblement en surnombre, et la plupart sont garées l'hiver, ne desservant l'été que les terminus balnéaires ( Le Croisic, Pornic, Les Sables ). C'est aussi en 1966 que Nantes recoit un lot de BB 66000 neuves, qui vont s'attaquer aux tournées des Pacific.Au niveau autorail, on note l'arrivée des EAD X 4300, qui entraine le départ d'une partie des X 3800.

Photo de D.M.Costes in Voies Ferrées N° 104 de Novembre 1997 p 28

 

 

Prise à Nantes Blottereau en Avril 1967, on y voit depuis le premier plan : une 141 R fioul, 2 231 D charbon , 2 141 R Fioul, 1 AIA-AIA 68000, 1 241 P, soit quasiment tous les types en activité sur Nantes Paris cette année là.

A l'inventaire de 1967 ( cf tableau des effectifs), Nantes compte 99 machines, mais c'est un illusion de gros dépot. Seules les 51 141 R circulent réellement sur St Pierre des Corps, Le Mans, Quimper, Bordeaux, et sur la ligne Angoulème-Saintes- Poitiers- La Rochelle.

Les 231 D et 231 G ne sont utilisées que pour les tournées d'été, les 140 C et 141 C sont quasiment inactives. La 231 G 558 fait une ultime liaison express Nantes- Le Croisic le 29/09/68, et bascule son feu, accompagnée des 11 autres 231. Les 141 R sont en grande partie réformées, les plus performantes sont mutées à Auray, Le Mans et Mézidon. Sept 141 C seront conservées en réserve jusqu'à la fin du service d'été 1969. Jusqu'à fin 71, on verra encore quelques 141 R du Mans et Auray relayer à Nantes Blottereau, mais les installations seront démantelées dès 73.

La ligne Nantes Paris de 1950 à 1972 :

Dans les années 50, il faut entre 4 h 30 et 4 H 45 aux Express 703 ou 757 pour accomplir le trajet Nantes- Paris Montparnasse. Ces trains quittent Paris tractés par des 2D2 500 électriques, relayées au Mans par des 141 R Fioul, qui ne dépassent pas les 100 km/h, et quelques Pacific, qui atteignent 120 km/h. L'affectation des puissantes Mountain Unifiées 241 P au Mans en 1959 amène un gain de temps spectaculaire : le trajet se réduit à 4 heures.C'est en 1966 que les nouvelles AIA-AIA 68000, rejointes par les BB 67000, toutes aptes aux 135 km/h, vont être affectées à Rennes, et vont rapidement concurrencer les Mountains. Ces Diesel vont faire descendre le trajet à 3 h 46, aidées aussi par l'arrivée en 68 des nouvelles machines bi-courant BB 25200 sur Paris-Le Mans. Les dernières 241 P quittent le service en Septembre 1969. La qualité des horaires va s'améliorer fin 69 avec l'affectation des premières CC 72000, aptes à 140 km/h : c'est la naissance des deux liaisons "Le Maine Océan" et Le Nantais". En 1972, profitant du relèvement des vitesses à 160 km/h sur plusieurs sections et de l'augmentation de puissance des 72000, on abandonne le changement de traction au Mans : c'est " l'opération 160 ". Le Maine Océan (rapide 150) abat les 396 km à 128 km/h de moyenne en 3 h 05

Le dépot du Mans de 1956 à 1971 :

A l'inventaire de 1956, le dépot du Mans compte 114 machines: 15 231 D, 22 141 Rfioul, 34 141 P, 27 141 C, 1 141 E, 5 030 C, 10 040 TA. 11 ans plus tard en 1967, il, ne compte plus que 57 machines, dont 5 "garées bon état" ( cf tableau des effectifs ).

Photo de Marc Dahlström in Voies Ferrées N° 86 Novembre 94 p 23

La 241 P 29 du dépot du Mans prise en photo en Mai 1967.

 

Concurrencés par les 67000 et 68000 de Rennes, les 241 P Mancelles font encore Le Mans -Nantes et Nantes Auray.Les 141 R Fioul ont pris le relais en 1966 des 141 P. On les trouve sur tous les trajets de l'étoile du Mans, sauf Paris-Rennes électrifié en 1965 : on les voit à Angers, Cholet, Nantes, Saumur, St Pierre des Corps, Argentan. Enfin , les opérations de triage et activités de dépot sont dévolues aux nombreuses 040 TA. L'arrivée de plusieurs141 R charbon au dépot fin 67 amène la mutation d'une grande partie des 141 R Fioul vers Nantes, Auray et St Brieuc. Celles de Nantes reviendront en 1969, à la fermeture de ce dépot. Le Mans est alors le plus grand dépot vapeur de l'Ouest, mais aussi le dernier. Victimes des CC 72000, les 241 P s'éteignent fin 69, les 141 R charbon début 70, les 040 TA au printemps 71.La dernière 141 R Fioul 1321 jette son dernier feu le 6/10/71. Elle sera mutée en compagnie de 6 autres 141 à Vénissieux en Décembre 71.

Le dépot de Thouars de 1956 à 1971 :

Petit dépot en 1956, Thouars ne comptait que 29 machines : 2 230 G, 23 141 C, 3 040 TA, 1 030 TA. A la mi 67, Thouars était encore un dépot 100 % vapeur, son effectif était monté à 48 machines ( cf tableau des effectifs). 8 des 141 C à elles seules parcouraient quotidiennement plus de 1.200 km, sur Thouars-Angers, Bressuire-La Roche sur Yon, La Roche sur Yon-Thouars. Les nombreuses carrières de la région entrainaient la composition de lourds trains de cailloux, fréquemment en double traction 141 C, ou mixte 141 C- 141 R. Thouars était le seul établissement de l'Ouest à utiliser encore une 030 TU charbon, et des 050 TX.

Photo de Guy Laforgerie in Voies Ferrées N° 104 Novembre 1997 p 35

La 040 TA 122 qui assurait les maneuvres du dépot de Thouars en Juin 67.

 

 

L'activité vapeur commença à décliner fin 67, avec l'arrêt des 050 TX, suivies par la 040 TA en Août 68, la 030 TU en Novembre. Le dernier Thouars -Bressuire est remorqué en Novembre 1969 par la 141 C 65. Les trains de cailloux des 141 R subsisteront sur le bassin minier jusqu'en Septembre 71.

Pour en savoir plus, la biblio avec la référence de mes sources.